Sfax face à la colonisation française
Avait-on cru qu’il était possible d’échapper à l’occupation coloniale, et faut-il chercher dans cet espoir les raisons de la farouche résistance que Sfax opposa à la flotte française venue imposer le traité qui plaçait la Tunisie sous le Protectorat de la France ?
Toute la lumière n’a pas encore été faite sur la bataille de juillet 1881 qui vit s’unir les habitants de la ville dirigés par Hadj Mohamed Cherif et Cheikh Kamoun et les semi-nomades de son arrière pays dirigés par Ali Ben Khlifa et son neveu Ahmed Ben Salah pour refuser le traité du Bardo et tenir tête aux canonnières de l’Amiral Girault. Le nombre des morts parmi les soldats français fut assez élevé. Par une lettre du 29 Mai 1882 le Consul de France à Sfax demandait à son Ministre Résident l’autorisation d’utiliser les revenus de la vente des «épaves de guerre» estimés à 17.850 piastres (il s’agit d’ustensiles de toute sorte et surtout de vêtements et de riches parures de femmes) à la construction d’un «monument commémoratif dans le cimetière de Sfax sur le tertre qui recouvre les restes des marins et des soldats tués sur le champ de bataille à la prise de Sfax». La ville paya très cher cette résistance. Une lourde contribution de guerre lui fut imposée.